? Au Relais, un concert de Nouvel An éblouissant

Pour son concert de Nouvel An donné au Relais culturel de Thann, le Collegium musicum de Mulhouse a élaboré un programme festif et ambitieux, qui a conquis le public.

Pour son concert du Nouvel An, le Collegium musicum de Mulhouse présente traditionnellement une grande œuvre emblématique, pour en faire découvrir d’autres, moins connues, à un large public. Photo ECTC.

« C’est une chance de pouvoir enfin nous retrouver et rencontrer un public après un long silence ! », relevait Simon Rigaudeau, directeur artistique du Collegium Musicum, à l’occasion du concert de Nouvel An donné au Relais culturel de Thann. « Une chance, alors que de nombreux concerts ont été annulés ces derniers mois. Vous aurez le bonheur de fêter vos retrouvailles avec l’orchestre symphonique amateur mulhousien. Comme le veut la tradition en début d’année, vous apprécierez les ouvertures de quelques-unes des plus grandes œuvres du répertoire classique. »

Le grand mérite de ce professionnel de 39 ans, à la direction précise et sensible, est de permettre à ses musiciens de présenter une grande œuvre emblématique, pour en faire découvrir d’autres moins connues à un large public.

« C’est le tube des tubes… « Pom, pom, pom, poooom ! » Vous connaissez ? Ce sont les quatre premières notes de la 5e symphonie de Beethoven. Entre tubes et découvertes, vous entrerez avec douceur, joie et finesse dans cette nouvelle année », a annoncé le chef.

La partie découverte a débuté par une canzone à sept cuivres, du compositeur vénitien Giovanni Gabrieli, pièce brillante mettant en valeur trompettes, cors et trombones.

Avant l’œuvre emblématique de la soirée, Haendel était à l’honneur avec sa jubilatoire Musique pour les feux d’artifice royaux , composée à Londres en 1749.

Les débuts difficiles de la 5e  symphonie de Beethoven

Si tout le monde connaît aujourd’hui la 5e symphonie , la plus populaire des œuvres classiques, devenue au fil du temps un succès planétaire, n’a recueilli qu’un engouement mesuré à Vienne en 1808, au moment de sa création. À cette époque, elle représentait quatre heures de musique, jouées, de plus, dans une salle glaciale après une seule répétition et avec des musiciens de second ordre. « Nous, on a répété depuis septembre pour cette œuvre visionnaire ! », assure le directeur artistique, qui a suscité la curiosité et l’intérêt des auditeurs en décrivant les différents mouvements : un allegro en forme de « déclinaison de notes génialement simples », suivi par un 2e mouvement plus contrasté, comme une prière pour une libération difficile, un 3e thème introduit par les violoncelles et les contrebasses, où on sent la révolte sourdre petit à petit ; et, finalement, la victoire est là, éblouissante, face aux armées napoléoniennes. Un piccolo et trois trombones vont, plus loin, rejoindre l’orchestre pour exécuter un final magistral.

C’est un régal pour un public qui a ovationné les musiciens. Simon Rigaudeau répond par La Marche de Radetzky de Johann Strauss, autre pièce emblématique au rythme des plus entraînants. Un beau concert qui en appelle d’autres.

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