De l’humour, de la danse, du spectacle, mais aussi du cirque et du théâtre. C’est sûr, la programmation dessinée par Olivier Garrabé – le directeur de l’Epic (Établissement public industriel et commercial) – est une première éclectique. « Il y a des formes auxquelles je suis sensible et d’autres un peu moins, mais je me dis que ça plaît à certains publics », estime-t-il. « C’est une programmation équilibrée, cohérente entre ce que je perçois de la demande et ma sensibilité. »

Une centaine de levers de rideau

Cette saison, les Espaces culturels de Thann-Cernay prévoient 37 spectacles, soit pas moins d’une « centaine de levers de rideau ». Le tout premier a lieu ce soir vendredi 6 septembre pour le lancement de la saison. « French Touch, made in Germany » est un spectacle – mêlant le jonglage, la magie et l’acrobatie -, orchestré par l’artiste Immo. Tout public, il est aussi gratuit (et sur réservation).

Après l’année de transition qui a suivi la mise en place de l’Epic le 1er août 2018 et le rapprochement entre les salariés et les bénévoles de l’Espace Grün et du Relais culturel de Thann, tous les acteurs s’entendent à dire que la programmation 2019-2020 « n’est pas comparable » à ce qui se faisait avant. « C’est vraiment quelque chose de neuf », estime Laurent Delabesse, président de l’association des bénévoles du Relais culturel. « Jamais le territoire n’a été doté de tels outils culturels. »

Six spectacles hors les murs

Un exemple : le cahier des charges fixé par la Communauté de communes de Thann-Cernay (des élus siègent au comité de direction de l’Epic, ndlr) a demandé au programmateur d’imaginer des spectacles « hors les murs ». Comme l’Opéra bus. À Uffholtz, Schweighouse-Thann, Bourbach-le-Haut, Willer-sur-Thur, Burnhaupt-le-Haut et Steinbach, la musique baroque de la Compagnie Harmonia Sacra vient jusqu’à son public, grâce à un bus de ville redécoré (du 20 au 25 janvier). L’un des coups de cœur d’Olivier Garrabé. « L’idée, avec ces spectacles hors les murs, est d’emmener le spectacle là où il n’est pas, de créer de la surprise, de la vie ! » On notera également la venue d’une funambule drômoise qui joue avec son public « sur l’une des places de Thann » (17 mai, gratuit) ou le spectacle équestre de la compagnie strasbourgeoise EquiNote, sous chapiteau à Cernay (14 et 15 mai).

Trois grands axes thématiques vont aussi rythmer la programmation 2019-2020. À commencer par les spectacles d’humour. L’indéfinissable et couple culte de la télévision, Shirley et Dino, se produira au Relais culturel en ouverture de cette semaine (28 novembre). Le lendemain, le Capitaine Sprütz VRP envahira la scène du Grün pour un spectacle à la rencontre des extraterrestres. Bien plus tard dans l’année, l’Epic a choisi de faire la part belle au cirque. « Il n’y a pas de structure dans le Sud Alsace, alors ça me paraissait important d’en programmer », considère Olivier Garrabé. Là aussi, cinq spectacles vivants, dans lesquels les artistes jonglent, grimpent, sautent, escaladent… jouent les acrobates (du 14 au 18 mai). Une semaine avant tout dédiée à un « public familial. » Enfin, le dernier temps fort de la saison s’ouvre aux pratiques amateures du territoire. « Les petites formations musicales qui jouent dans leur cave, etc. On choisira un peu de musique, de la danse, de la photo. » Un appel à candidature devrait être lancé en novembre.

Créer des passerelles

La programmation se veut audacieuse. Preuve en est encore avec les onze spectacles création prévus dans l’année : « Je rencontre des compagnies, on parle d’un sujet, ils me proposent des idées… Je leur fais confiance », assure Olivier Garrabé. Le programmateur a aussi glissé 13 spectacles locaux et six représentations transfrontalières. Allemand, belge, suisse, luxembourgeois, il lui paraissait important « de défendre les visions des pays étrangers ». Pour rester dans le thème, la saison se greffe au festival de cinéma allemand Augenblick. L’occasion de présenter une exposition sur la vie en ex-RDA et « d’être dans l’actualité », 30 ans après la chute du mur.

Le cinéma justement, le directeur en a prévu. « On va programmer huit films en lien avec des spectacles. » Là encore, l’idée est d’évoquer une même thématique – tel le rapport homme/femme – à travers divers arts. Les spectacles mélangent aussi parfois les genres : ce sera le cas de Guillaume Meurice. Entre rock et humour, le chroniqueur radio se présentera au Relais culturel avec son groupe The Disruptives (13 mars). « Fédératrice, festive, facile d’accès et familiale », la saison l’est donc bien. À chacun maintenant de choisir ses rendez-vous et de se laisser porter.